Quimper : Mélenchon contre "les évêques"

Le pittoresque animateur de son-et-lumière 1900 a encore raté une occasion de se taire :

 

Mgr Centène a écrit la semaine dernière des choses que n'écrivent jamais les sites de droite :

<< J’appelle les Bretons à manifester concrètement leur solidarité envers ces travailleurs que menacent aujourd’hui la précarité et le chômage...

...Les entreprises elles-mêmes sont prises à la gorge par une mondialisation sauvage effrénée qui les contraint à mettre la clef sous la porte les unes après les autres, victimes d’une concurrence déloyale...

...Les crises économiques et sociétales qui divisent depuis plusieurs années les Français ou les opposent à leurs gouvernants sont en partie dues à l’ignorance ou au refus de ce que doit être une véritable action politique : une attention, non seulement à l’intérêt général, mais surtout au « Bien commun », c’est-à-dire au bien de tous les hommes et de tout l’homme : l’homme, la femme, les enfants, ne peuvent se réduire à des objets de consommation égoïste pas plus qu’ils ne peuvent être réduits en esclavage par un ultralibéralisme sauvage et agressif que ne parvient plus à maîtriser un Etat affaibli, qui s’est volontairement soumis aux directives supranationales d’une Union européenne ultralibérale... >>

Certes, cette déclaration ne mettait pas en cause le productivisme. Mais elle mettait énergiquement en cause la capitulation de l'Etat entre les mains de l'ultralibéralisme (global et bruxellois), qui « prend à la gorge » les entreprises et réduit les humains « en esclavage » !

« Esclavage », « esclaves » ? Le seul autre personnage public à avoir prononcé lui aussi ces mots est... Jean-Luc Mélenchon, le même jour, en appelant au rassemblement syndical de Carhaix. La manif de Quimper, a-t-il déclaré, ce seront « les esclaves manifestant pour leurs maîtres ». Mot outrageant et outré, comme toujours avec Méluche ; mais de quoi les salariés bretons licenciés sont-ils victimes selon lui ? De la mondialisation ultralibérale : cet « ultra-libéralisme sauvage et agressif » que l'évêque mettait en cause – au même moment – à propos de la crise économique bretonne.

Mélenchon s'est donc fourvoyé hier soir, à la télévision, en qualifiant cette fois la manif de Quimper de « défilé clérical  mené par les évêques, le patronat et la grande distribution ». On serait curieux de savoir où le patronat et la grande distribution ont jamais condamné (comme l'évêque) l'inféodation de l'Etat à l'ultralibéralisme ! Pour le Medef, la FNSEA et les hypermarchés, cette inféodation est une bonne chose. Quant aux idéologues de droite, ils évitent de mettre en cause l'inféodation puisque, selon eux, « l'adversaire c'est l'Etat » ! (slogan contraire à la pensée de l'Eglise catholique, pour laquelle l'Etat est l'indispensable organe chargé de faire prévaloir le bien commun par l'action politique).

Si ça intéresse tellement Mélenchon, on peut lui envoyer les livres des évêques français sur la question. Avec le recueil des paroles des papes sur la déshumanisation par le culte du profit.